La mort : une énigme si obsessionnelle !

C’est le poteau d’arrivée, l’ultime voyage, « une riposte intellectuelle à une angoisse existentielle » : nous pourrions allonger la liste des métaphores pour percer le mystère de la mort. Vivre et mourir, voici résumé en deux extrémités le cycle de la vie, cet insondable énigme qui enrôle tout un chacun dans les allées, coins et recoins de l’existence avant de le faire descendre dans les ténèbres de la tombe. Dans l’intervalle de ces deux extrémités, l’Homme insoucieux et se croyant éternel, s’invente des idéaux. Tantôt en multipliant sa progéniture, tantôt en construisant des « paradis artificiels », tantôt en approfondissant des attaches, mais ces procédés n’ont jamais eu raison de la contingence des événements qui l’affectent, du caractère éphémère de ses jouissances. De tout temps les sociétés présentent des symptômes et des imperfections que les plus lucides imputent à l’Homme « prédateur et corrompu »… par nature (Hobbes)… par culture (Rousseau)… par ruse et utilitarisme (Machiavel et Ibn Khaldun). C’était déjà l’âge de la sociologie qui pose que l’homme est social avant même de devenir humain, et qui fait du déterminisme, du moins pour l’une de ses variante, l’alpha et l’Omega de toute action sociale. Telle est la vie : un sac de nœuds et un faisceau d’hypothèses. Un sac de nœuds qui rend impuissants les plus avisés d’entre nous, se réfugiant par dépit dans l’athéisme, l’égoïsme, le solipsisme, le scepticisme, le matérialisme, le pessimisme, et ultimement dans le nihilisme. « Anythinggoes » devint ainsi tout un programme. Un faisceau d’hypothèses étant donné la pluralité d’explications fournies à ce jour sur les origines et le devenir de l’humanité, et finalement de notre Univers commun. « Agir localement et penser globalement » ou « penser localement et agir globalement » ? Quel que soit le bout par lequel sont prises ces deux alternatives, la rudesse de la tâche est telle que l’Homme, fataliste, se résigne à l’idée que son semblable, ce « monstre délicat » comme disait Baudelaire, incarnerait à jamais le mal et la destruction.

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