« Comment les hommes se sentent-ils trop à l’étroit sur cette belle terre, sous l’infini de ce ciel étoilé ? Comment peuventils se nourrir des sentiments de haine et de vengeance, une rage de destruction de leurs semblables ? Tout ce qui grouille de mauvais dans le coeur de l’homme devrait se dissiper dans l’intimité avec la nature, cette expression du beau et du bon. »
N.-L. Tolstoï (1828-1910)

Comment, aussi, passer sous silence les atrocités auxquelles nous assistons, le jour même où nous publions cet ouvrage ? Plus que jamais, les guerres ont jeté le désarroi dans nos esprits et nos coeurs. L’avenir s’assombrit à mesure que les voies conventionnelles de résolution des conflits sont de plus en plus inopérantes. Le néocolonialisme, le capitalisme sans foi ni loi, l’ingérence à tout va, le suprématisme, voire la perception d’un certain messianisme, prennent considérablement le pas sur la diplomatie, le droit international et toute forme de sagesse pouvant établir des rapports humains sains et pérennes. Si les affres de l’humanité ont rythmé sans relâche l’Histoire des hommes, il semble que notre ère souffre d’un tropplein, à la limite de l’explosion et de l’irrémédiable. Mais, constatons d’abord les désastres qui ont conduit à l’abdication totale de l’intelligence du monde et à son asservissement volontaire aux forces déchainées.

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