Entretien avec BRANKO MILANOVIC : Des inégalités et des rentes

Entretien avec BRANKO MILANOVIC : Des inégalités et des rentes

Branko Milanovic est un économiste dont le parcours est tellement riche qu’il serait illusoire de cerner tous les aspects de ses travaux en ces quelques lignes. Il est reconnu cependant sur le plan international comme étant le spécialiste des inégalités, pas toutes, tient-il lui-même à le préciser, mais plus spécifiquement les « inégalités de revenus ». Branko Milanovic a été, pendant de nombreuses années, un expert en développement à la Banque mondiale. Dans son livre publié en 2011, Les nantis et les démunis, il raconte comment l’inégalité entre les pays était beaucoup plus grande que les inégalités en leur sein. Il démontre que 60% du revenu d’une personne est déterminé par l’endroit où elle est née.
La rente financière : une dérive du capitalisme contemporain

La rente financière : une dérive du capitalisme contemporain

Au tournant des années 80, la financiarisation de l’économie bouleversa profondément le rapport de force entre l’industrie et la finance. En faisant miroiter l’illusion de la rente financière pour tous, la finance s’était accaparée alors une grande partie des richesses et avait imposé sa vision de la gouvernance d’entreprise. La crise économico-financière de 2008 révèlerait en fait que la rente financière portait en elle les germes de la spéculation et des crises financières, économiques, sociales et environnementales.
Entreprises familiales et logiques de rente

Entreprises familiales et logiques de rente

Les entreprises familiales représentent parfois un élément de stabilisation économique offrant à la rentabilité et à la performance la chance de se construire sur des horizons temporels plus longs. Toutefois, dans certaines circonstances, elles constituent un terrain propice aux germes d’une mentalité rentière, non moins nocive, celle de la préservation des positions et du népotisme.
Entretien avec GILBERT ACHCAR : Impasse rentière du Monde arabe

Entretien avec GILBERT ACHCAR : Impasse rentière du Monde arabe

Selon Gilbert Achcar, la forme dominante de la rente étatique dans la région arabe est la rente minière. S’y ajoutent des rentes géographiques comme les droits de passage ou les rentes capitalistes des placements financiers et de portefeuille effectués à l’étranger. S’y ajoutent les financements extérieurs que reçoivent des États pour une fonction militaire ou des considérations sécuritaires. Toutes les économies de la région ne sont pas des économies rentières, mais tous les États de la région sont pratiquement des États rentiers. Il faut plutôt espérer qu’il puisse y avoir à moyen terme un changement démocratique positif dans l’ordre sociopolitique régional.
Paradigme de l'Etat rentier dans la région mena

Paradigme de l'Etat rentier dans la région mena

Le concept de rente élaboré et mis en œuvre pour les pays de la région MENA allie une définition sommaire de la rente, comme revenu extérieur, à la théorie de l’État néo-patrimonial. Si la science politique emprunte largement à l’économie la notion de rente à travers la théorie de l’État rentier, l’économie elle-même n’y a recours que de manière modérée. Une remise en cause de cette théorie s’impose.
Rentes, droit et corruption

Rentes, droit et corruption

La rente foncière constituait la source principale de richesse dans l’économie agraire. Avec l’industrialisation, puis la mondialisation, la propriété intellectuelle, la privatisation, les grandes concentrations, les ententes et l’optimisation fiscale aménagent de nouvelles rentes artificielles. Le droit demeure le pivot de la relation entre la rente et la corruption. Il est utilisé pour légitimer la première et combattre la seconde.
Partenariats public-privé, entre favoritisme et risque de capture

Partenariats public-privé, entre favoritisme et risque de capture

Sur les vingt dernières années, le Maroc s’est engagé dans de nouvelles réformes libérales. Les partenariats public-privé sont l’une de leurs illustrations. Ils ont pour objectif d’alléger les budgets publics, d’assurer l’efficience en termes de gestion et satisfaire le client/citoyen. Toutefois, la promesse d’efficience n’est pas toujours tenue. C’est ce que s’emploie à démontrer ce policypaper produit par le Cesem, centre de recherche de HEM, en partenariat avec la fondation Friedrich Ebert.
Ambivalences de la rente, entre dénonciation et désir

Ambivalences de la rente, entre dénonciation et désir

La rente naît et se développe de manière opaque, discriminatoire : barrières à l’entrée élevées, dérogations multiples, licences octroyées, formes contractuelles répétitives de gré à gré, cessions, opérations en bourse, privatisations, formes de partenariat public-privé… La création et distribution de rentes sont une gestion du pouvoir, voire un attribut de celui-ci.
Entretien avec ABDELALI BENAMOUR : « Gagnez de l’argent, à la sueur de votre front ... ! »

Entretien avec ABDELALI BENAMOUR : « Gagnez de l’argent, à la sueur de votre front ... ! »

Pour le professeur Abdelali Benamour, économiste et Président du Conseil de la concurrence, l’économie marocaine repose, d’un côté, sur les oligopoles qui fournissent la plus grande partie de la valeur ajoutée du pays (les banques, les industries du ciment, la grande distribution, les industries pharmaceutiques) et, d’un autre côté, sur les PME avec le volet très important de l’informel. Le Maroc s’est engagé sur la voie de l’ouverture et de la libéralisation sans penser la régulation. Il y a donc des réformes susceptibles de limiter les rentes injustifiées qui n’ont pas été faites.

Société civile et modes de résistance à l’économie de rente

Cette contribution reflète le point de vue d’un membre dynamique de la société civile marocaine. D’après lui, les transformations qui secouent la société marocaine (urbanisation, éducation, féminisation, individuation, médiatisation, internationalisation) ébranlent les bases patriarcales du système patrimonialiste. C’est la gestion clientéliste des privilèges qui maintient le système rentier. Pour en sortir, l’acteur le plus prometteur serait la société civile.

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