Nous sommes tous des Grecs

Si l’on vous dit, répartition inégale des revenus, évasion fiscale, économie informelle significative, travail au noir, nonpaiement des cotisations sociales, recouvrement très partiel de l’impôtpayé très majoritairement par les salariés, recherche de la rente au lieu de la création de richesse et donc culture du fonctionnariat et du clientélisme politique, corruption, surendettement des ménages, spéculation immobilière et foncière effrénée, foncier opaque, oligarchie militaire, dépenses de défense colossales en raison des relations houleuses avec le voisin et ennemi héréditaire...

Edito 13: Consensus de Washington et dissensus des indignés

Le 2011 arabe, avec ses ramifications mondiales, arrivant jusqu’aux portes de Wall Street, semble être sur le point d’achever définitivement le Consensus de Washington. Ce dernier, né sur les décombres du Mur de Berlin en 1989, annonçait à partir de la Mecque du capitalisme mondial, le triomphe des fortunés. Inspirés par l’école néolibérale de Chicago, les dix commandements de ce Consensus étaient censés remettre les pays en développement sur les rails de la croissance et de la rigueur budgétaire. Un mot-clé manquait au programme : la justice (sociale et économique).

Edito 12: c'est la lutte des places

Aujourd’hui, deux tensions sociodémographiques se conjuguent et font pression sur les pouvoirs politiques et les décideurs économiques. D’un côté, des jeunes formés, tant mal que bien, déferlent en masse sur les places publiques pour exiger de la dignité, du travail et une place au soleil. En réponse, ils reçoivent au mieux des abris à l’ombre de la précarité. En parallèle, de plus en plus de femmes émancipées, autonomes, débarrassées de traditions inhibitrices, avancent leurs pions pour parvenir à une parité rêvée.

Edito 9: ne comptez pas trop sur PowerPoint

Powerpoint est dangereux parce qu’il crée chez nous l’illusion de comprendre et de contrôler la situation». Quand j’ai lu dans The New York Times cette déclaration du Général Stanley Mac Chrystal, en Afghanistan, et pris connaissance du débat salvateur qui s’en est suivi sur le décalage de plus en plus grandissant entre «intelligence technique et communicationnelle» et «intelligence stratégique à l’écoute du réel», j’ai compris en partie l’origine de nos défaillances. Passons outre la connotation militaire sous-tendant la réflexion de départ et osons sa transplantation.

Hassan El Aouni

Chercheurs associés et permanents

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Les capitaux d'escampette

En France, la régularisation de la situation des évadés fiscaux dénoncés par un exemployé de la banque HSBC devrait générer 700 millions d’euros, soit 30% de l’amélioration prévue pour les rentrées fiscales de 2010. En Allemagne, la Chancelière Angela Merkel a donné son accord pour acheter à un informateur contre 2,5 millions d’euros, des données bancaires volées à une banque suisse et mettant en cause 1500 de ses compatriotes. Elle espère ainsi récupérer 100 millions d’euros de recettes fiscales supplémentaires, soit 40 fois la mise de fonds... un vrai jackpot !

Zuma ? zaâma, il ose !

Le gouvernement sudafricain de Jacob Zuma s’est lancé dans une entreprise courageuse que le Maroc devrait observer d’un oeil aussi concerné qu’attentif. Il s’agit de la mise en oeuvre du système BRT, un maillage de bus rapides - les fameux ReaVaya - qui permettra aux habitants de la province de Gauteng, qui englobe Johannesburg et Pretoria, de se rendre en toute sécurité de leurs townships vers leurs lieux de travail. Jusqu’à présent, ces liaisons biquotidiennes se faisaient grâce à une multitude de taxis collectifs, des minibus blancs de marque japonaise, d’un état souvent plus que discutable. A leur volant, des chauffeurs mercenaires, surexploités par les propriétaires des véhicules, affichant un mépris total du code de la route et donc de la sécurité des passagers. Ce secteur majoritairement informel et contrôlé par les noirs - un vieil héritage de l’apartheid – fonctionne comme une véritable mafia...

Code et conduite

H. veut s’acheter une voiture d’occasion, si possible avec un faible kilométrage, une bonne affaire ! M., lui, est vendeur dans un garage. Il a tout de suite repéré H., avec son costume-cravate de quadra qui a réussi : la bonne affaire ! La discussion roule toute seule. En bon commercial, M. développe son argumentaire de découverte pour cerner les besoins du client. « Tu veux la voiture qui nage ou celle qui ne nage pas ? »

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